On ne vous cache rien

Vendre sa maison ou son appartement, c’est rarement anodin. Derrière ce projet se cachent souvent des années de vie, des souvenirs, parfois un nouveau départ. Et puis il y a cette question qui revient toujours : combien vais-je vraiment toucher à la fin ?


Parce qu’entre le prix affiché sur l’annonce et ce qui arrive sur votre compte, l’écart peut surprendre. Commissions, impôts, frais notariés… En Valais, on a nos propres règles du jeu. Alors autant les connaître avant de se lancer.

Les grands postes de dépenses (oui, il y en a plusieurs)

1. La commission d’agence

C’est le poste dont tout le monde parle — et qu’on négocie toujours un peu. En Suisse, comptez entre 2 % et 5 % du prix de vente. En Valais, on tourne plutôt autour de 2,5 % à 3 %, ce qui reste raisonnable.


Exemple concret : vous vendez votre chalet 900 000 francs ? La commission sera entre 22 500 et 27 000 francs.


Cette somme couvre pas mal de choses : les photos pro, les annonces, les visites, les négociations parfois tendues avec les acheteurs, et tout l’accompagnement jusqu’à la signature chez le notaire. Un bon courtier, ça vaut son pesant d’or — surtout quand il connaît le marché valaisan sur le bout des doigts.

2. Le notaire et les frais de mutation

En Valais, prévoyez entre 1,8 % et 2,5 % du prix de vente pour les frais notariés et les droits de mutation. Ça inclut l’acte officiel, la taxe de transfert et l’inscription au registre foncier.


Généralement, on partage ces frais à 50/50 avec l’acheteur, mais tout est négociable. Certains vendeurs les prennent entièrement en charge pour faciliter la vente.

3. L’impôt sur le gain immobilier (le gros morceau)

Celui-là, on l’oublie souvent — et pourtant, il peut faire très mal. Cet impôt s’applique sur la plus-value réalisée : la différence entre ce que vous avez payé et ce que vous vendez (moins les travaux et améliorations justifiés).


En Valais, plus vous gardez votre bien longtemps, moins vous payez. Moins de 2 ans et attention, ça peut monter jusqu’à 60 % de l’impôt de base. Entre 2 et 10 ans, le taux baisse progressivement. Après 25 ans, on est souvent proche de zéro, voire avec une exonération totale.


Un exemple réel : vous avez acheté un appart 500 000 francs il y a 5 ans, vous le revendez 700 000. Votre gain : 200 000 francs. Après déductions, l’impôt tournera autour de 15 000 à 25 000 francs selon votre commune.


Le conseil d’ami : parfois, attendre un an de plus peut vous faire économiser des milliers de francs. Ça vaut le coup de calculer.

4. La pénalité bancaire

Si vous remboursez votre hypothèque avant la fin du contrat, la banque va vous facturer une indemnité. Ça peut représenter plusieurs milliers de francs, surtout si vous aviez un bon taux et qu’il reste encore des années devant vous.

5. Les petits frais qui s’additionnent

Un certificat énergétique (CECB) ? Comptez 600 à 1 200 francs. Des photos professionnelles ? Quelques centaines de francs. Un coup de peinture avant les visites ? Ça grimpe vite. Mais ces investissements peuvent faire monter votre prix de vente de 5 à 10 %, alors on ne lésine pas.

Le Valais, c’est un peu spécial

Notre canton a ses propres codes, et c’est bon à savoir.

Les droits de mutation varient selon où vous vendez

Chaque commune valaisanne fixe ses propres taux. À Sion, comptez environ 2,2 %, à Martigny plutôt 1,8 %, à Crans-Montana ça peut monter jusqu’à 2,5 %, et à Bagnes (Verbier) on tourne autour de 2 %. Ces différences peuvent représenter des milliers de francs d’écart.

La patience est récompensée

Ici, on encourage les propriétaires à garder leur bien longtemps. Revendre après 2 ou 3 ans peut vous coûter une fortune en impôts. Mais après 20 ou 25 ans ? Le taux devient dérisoire.

Stratégie gagnante : si vous pouvez attendre un an ou deux de plus, faites vos calculs. L’économie d’impôts peut être énorme.

Combien ça coûte, concrètement ?

Prenons un exemple réel : vous vendez votre chalet à Bruson pour 900 000 francs.


La commission d’agence vous coûtera environ 27 000 francs (3 %). Le notaire et les frais de mutation représenteront 18 000 francs (2 %, souvent partagés avec l’acheteur). L’impôt sur le gain immobilier tournera autour de 20 000 francs après 5 ans de détention. Ajoutez 800 francs pour le CECB et les documents, et environ 3 000 francs de frais divers.

Total : environ 68 800 francs, soit 7,6 % du prix de vente.


Selon votre situation, attendez-vous à des frais entre 5 % et 10 % du prix total.

Comment réduire la facture ?

Choisissez bien votre agence

Une commission plus basse, c’est tentant. Mais un bon courtier qui connaît le Valais, qui sait valoriser votre bien et négocier avec les acheteurs, ça peut vous faire gagner bien plus que ce qu’il coûte.

Planifiez votre timing

Attendez que votre hypothèque arrive à échéance. Patientez encore un an pour réduire l’impôt sur le gain. Parfois, ce n’est pas une question de semaines, mais de stratégie.

Gardez toutes vos factures

Nouveau toit ? Cuisine refaite ? Chauffage changé ? Toutes ces dépenses peuvent être déduites du gain imposable. Ne jetez rien.

Négociez tout

Qui paie quoi ? Peut-on reprendre l’hypothèque existante ? Peut-on étaler certains frais ? Un bon notaire ou courtier saura vous guider vers les meilleures options.

Le mot de la fin

Vendre un bien en Valais, ce n’est pas juste mettre une annonce en ligne et attendre. C’est un projet qui se prépare, se réfléchit, s’anticipe.


Mais avec les bons partenaires et une bonne préparation, vous pouvez vendre sereinement, sans mauvaise surprise, et surtout en maximisant votre gain net.


Notre conseil : prenez le temps de tout calculer, d’obtenir une estimation fiable, et de comparer les agences. La différence entre une vente stressante et une transaction réussie, c’est souvent juste ça : être bien accompagné.

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