Un rapprochement pas si étrange

L’automne arrive, les jours raccourcissent, et voilà que les citrouilles font leur apparition sur les rebords de fenêtres. Halloween ramène chaque année son lot d’histoires effrayantes… et, plus surprenant, de discussions autour de l’immobilier. Parce que oui, derrière les déguisements et les bonbons se cachent des phénomènes bien concrets : ces fameuses maisons « hantées » difficiles à vendre, les acheteurs superstitieux, ou encore ces agents qui n’hésitent pas à jouer la carte du mystère.


Finalement, Halloween reflète assez bien les émotions d’un projet immobilier : la peur de se tromper, l’angoisse face à l’inconnu, la fascination pour les lieux chargés d’histoire. Plus de points communs qu’on ne l’imagine.

Façade d’une vieille maison valaisanne au crépuscule, éclairée par une lueur orangée d’automne, évoquant une atmosphère mystérieuse d’Halloween.

Les maisons hantées : entre mythe et réalité du marché

Chaque région a ses légendes. Ce manoir abandonné, cette vieille ferme où l’on jure entendre des bruits la nuit, cette maison qu’aucun propriétaire ne garde longtemps…


Aux États-Unis, les « haunted houses » constituent carrément un marché à part. Certains acheteurs les évitent comme la peste, d’autres les recherchent activement. En Suisse, c’est plus discret, mais les histoires circulent quand même : une maison restée vide trop longtemps, des locataires qui se succèdent sans explication, un terrain au passé trouble…


La réalité juridique ? Une maison hantée, ça n’existe pas officiellement. Par contre, un bien avec un « passé difficile » – suicide, crime, incendie – peut réellement perdre de sa valeur. Une étude japonaise montre une dévaluation pouvant atteindre 30%. En Europe, l’impact est moindre mais réel : rumeur, réputation ou simple ressenti peuvent influencer une vente.

Superstitions : quand le chiffre 13 fait peur

Dans beaucoup de pays, on évite le 13 : pas d’étage 13, pas d’appartement 13. En Suisse, certains promoteurs sautent carrément le numéro pour ne pas effrayer les acheteurs.


Et ce n’est pas tout. Les Chinois fuient le chiffre 4, qui se prononce comme « mort ». Certains refusent une maison orientée au nord, jugée « froide ». D’autres font appel à un géobiologue pour vérifier les « ondes » avant d’acheter.


Derrière ces croyances, une vérité simple : on cherche un refuge, un lieu qui nous fasse du bien. L’immobilier, c’est d’abord une affaire d’émotions.

Ces fantômes invisibles qui influencent nos décisions

Acheter un logement n’a rien de rationnel. On parle budget, surface, taux d’intérêt… mais ce qui fait vraiment la différence, c’est le ressenti. Cette lumière particulière, cette odeur de bois, ce souvenir d’enfance qui ressurgit.


Halloween joue exactement sur les mêmes ressorts : nos peurs instinctives de l’inconnu, du changement, de la perte de contrôle. Exactement ce qu’on ressent en achetant ou vendant un bien.


La peur de se tromper, de faire un mauvais investissement. La difficulté de quitter un lieu chargé de souvenirs familiaux. Ce vide, une fois les clés rendues.


L’immobilier, au fond, c’est une histoire de fantômes personnels.

Quand le marketing joue avec la peur

Certains agents ont bien compris le potentiel. Aux États-Unis, des visites « hantées » sont organisées pour des propriétés atypiques à Halloween. Résultat : afflux de visiteurs, médiatisation, et parfois des ventes rapides.

Agent immobilier souriant, portant un léger déguisement d’Halloween, accueillant des visiteurs curieux dans une maison ancienne.


En Suisse romande, quelques agences s’en inspirent. Mise en avant du caractère historique avec un storytelling mystérieux, photos nocturnes pour créer une ambiance particulière, communication décalée sur les réseaux sociaux.


Bien utilisée, la peur devient un outil marketing efficace : elle attire, intrigue, marque les esprits.

Le charme trouble des maisons anciennes

Les vieilles bâtisses fascinent autant qu’elles inquiètent. On y sent le poids du temps, la trace des générations. Ces maisons « avec une âme » séduisent ceux qui sont sensibles à l’histoire et à la pierre.

Intérieur d’une maison ancienne avec poutres apparentes et lumière tamisée, symbolisant le charme et l’histoire des vieilles bâtisses.


Mais elles suscitent aussi des réticences : travaux lourds, normes énergétiques, bruits et craquements nocturnes.


C’est le paradoxe du patrimoine immobilier : le charme du passé contre le confort moderne. Halloween remet ce débat au centre. Faut-il avoir peur des vieilles maisons ? Ou y voir l’opportunité d’habiter un lieu vivant, porteur d’histoire ?

En Valais : entre légendes alpines et marché immobilier

Ici, avec nos villages perchés, nos chalets centenaires et nos vallées isolées, les histoires étranges ne manquent pas. Apparitions, maisons « habitées », clochers qui sonnent seuls par nuits d’orage… Ces récits font partie de notre identité.


Mais au-delà du folklore, le marché valaisan reste profondément attaché à la tradition. Acheter un chalet familial, rénover une bâtisse héritée, transmettre un bien aux enfants… Des actes qui relient les vivants à ceux qui les ont précédés.


Halloween devient alors un prétexte poétique pour rappeler que l’immobilier, c’est avant tout une histoire humaine, où chaque mur garde la mémoire de ceux qui y ont vécu.

Citrouilles sculptées et bougies posées devant une maison suisse, décorée pour Halloween, créant une ambiance chaleureuse et festive.

Quelques conseils pratiques

Si cette période éveille votre curiosité pour les maisons au passé singulier, voici quelques pistes.


Renseignez-vous sur l’histoire du bien. Un passage au registre foncier ou en commune peut révéler des infos précieuses : date de construction, anciens propriétaires, incidents passés. La transparence, c’est la meilleure antidote à la peur.


Fiez-vous à votre ressenti. Visitez plusieurs fois, à différentes heures. Observez la lumière, les sons, l’atmosphère. L’immobilier n’est pas qu’une affaire de mètres carrés.


Ne laissez pas la superstition décider à votre place. Un numéro d’appartement ou une rumeur ne doivent pas peser plus que votre bon sens. Écoutez votre intuition, mais gardez la tête froide.


Et si vous êtes agent immobilier… jouez le jeu ! Un brin d’humour ou une campagne « hantée » peut dynamiser votre communication d’octobre. Les émotions vendent, même la peur bien dosée.

Pour conclure

Derrière les déguisements et les citrouilles, Halloween nous rappelle quelque chose de simple : chaque lieu raconte une histoire. Chaque mur garde des traces invisibles de vie, d’amour, de rires… et parfois de larmes.


Acheter, vendre ou habiter un bien, c’est participer à cette continuité. Faire le lien entre passé et avenir, entre souvenirs et projets. Et si certaines maisons semblent « hantées », c’est peut-être simplement parce qu’elles ont beaucoup à raconter.


Alors en cette saison des mystères, prenons un instant pour écouter le silence des vieilles pierres. Il n’est pas toujours effrayant. Parfois, il murmure juste : Bienvenue chez vous.

Vue nocturne d’un village valaisan entouré de montagnes, éclairé par des lumières douces, évoquant la magie et le mystère d’Halloween.

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